Les tarifs des transports en commun d’Ile-de-France flamberont une nouvelle fois en 2024. Après des hausses historiques en application depuis le 1er janvier 2023 et de nouvelle à venir le 1er septembre 2023 pour Imagine R, de nouvelles hausses seront imposées aux usagers.
En effet, Valérie Pécresse, Présidente d’Ile-de-France Mobilités et Clément Beaune, Ministre des Transports, viennent de trouver un accord pour mobiliser de nouvelles ressources pour Ile-de-France Mobilités en mettant à contribution les collectivités membres d’Ile-de-France Mobilités, de nouvelles ressources fiscales mais aussi les usagères et usagers des transports.
Par courrier daté du 17 juillet 2023, le Ministre des Transports confirme que les nouvelles recettes fiscales allouées à Ile-de-France Mobilités représenteront 52% de ses besoins de financement. Cela implique que 48% de ses besoins reposeront sur un nouvel effort des collectivités et sur une hausse des tarifs.
Alors que les besoins de financement sont estimés à 500 millions d’euros pour 2024, faire reposer sur les usagers et les collectivités la mobilisation de près de 250 millions d’euros promet des hausses tarifaires à nouveau conséquentes. Pour rappel, une hausse de 1% des tarifs dégage une augmentation des recettes de l’ordre de 30 millions d’euros par an. Dès 2024, le prix du passe Navigo se rapprochera dangereusement des 90 euros. Il continuera de croître d’ici 2030.
Lors du Conseil d’Administration d’Ile-de-France Mobilités du 18 juillet 2023, à la question de Fabien Guillaud-Bataille, Administrateur PCF, Valérie Pécresse a confirmé ces informations en provenance du Ministère et a affirmé être en accord avec cette répartition des nouvelles ressources.
Après avoir ignoré les problèmes de financement d’Ile-de-France Mobilités depuis 2020 et avoir promis un gel du passe Navigo durant la campagne des élections régionales, Valérie Pécresse fait payer aux usagères et aux usagers la facture.
Pour nous, ni le Gouvernement, ni la Présidente d’Ile-de-France Mobilités ne peuvent infliger de nouvelles hausses tarifaires. Alors que des propositions de financement sérieuses ont été mises sur la table lors des assises du financement en janvier 2023, ni le Gouvernement, ni la Présidente d’Ile-de-France Mobilités ne peuvent choisir une solution de facilité qui vise à épargner les entreprises et les activités créatrices de richesses comme le tourisme.
Pour notre groupe, le gel des tarifs s’impose et reste la seule solution acceptable alors que la qualité de service reste dégradée et que l’urgence climatique pèse si lourdement sur l’Ile-de-France et la planète. La suppression récente de la CVAE, qui a allégé de 2,8 milliards d’euros la fiscalité des entreprises, ainsi que les ressources issues du tourisme et de la spéculation immobilière, démontrent qu’ils existent des ressources pour les transports en commun d’Ile-de-France. Il s’agit d’un choix politique de faire contribuer ou non les usagers, encore faut-il avoir la volonté de les épargner.
Céline Malaisé
Présidente du groupe Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne