Malgré la censure du Gouvernement et la chute du projet de loi de finances, Valérie Pécresse maintient des coupes abyssales dans le budget 2025 de la Région. Alors que le projet de loi de finances déchu prévoyait une baisse des recettes régionales de 161 millions d’euros en 2025, Valérie Pécresse va réduire de 760 millions d’euros le budget régional lors d’un vote prévu ce jeudi 19 décembre. Il s’agit d’une cure d’austérité dogmatique sans précédent, qui n’est en rien justifiée par les pertes potentielles de recettes de la collectivité.
Parmi les politiques publiques pénalisées, les solidarités paient le prix fort ! Plusieurs coupes budgétaires nous interpellent.
Baisse de 25% des aides aux associations caritatives
Alors que les inégalités progressent et que la crise sociale est là, la droite régionale réduit de 25% – passant de 3,2 millions d’euros en 2024 à 2,4 millions en 2025 – les subventions en faveur des personnes précaires. Ces crédits sont habituellement alloués aux associations caritatives dont les Restos du Cœur, le Secours Populaire, le Secours Catholique, la Croix-Rouge, etc. Il s’agit d’une baisse injustifiable qui s’ajoutera à celles opérées par d’autres collectivités, à l’image du Département du Val-de-Marne.
Baisse de 41,7% de la participation régionale à la tarification sociale
Valérie Pécresse a décidé de réduire drastiquement la participation régionale au financement de la tarification sociale dans les transports. Ce financement, versé par la Région à Ile-de-France Mobilités pour cette action spécifique, va en effet être réduit de 41,7%, passant de 72,4 en 2024 à 42,4 millions d’euros en 2025.
Pourtant, cette participation régionale contribue au financement de la tarification solidarité transport assurant des tarifs réduits pour les plus modestes (bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire, chômeurs titulaires de l’allocation de solidarité spécifique, certains allocataires du RSA, bénéficiaires de l’aide médicale de l’Etat, anciens combattants…). Nous craignons une remise en cause d’une partie de la tarification sociale, notamment des réductions aux bénéficiaires de l’aide médicale de l’Etat. Nous étudierons le cas échéant les recours juridiques possibles afin que ces aides perdurent.
Les crédits en faveur du handicap en baisse
Le budget 2025 est également marqué par des coupes budgétaires sur des politiques publiques en faveur du handicap. Ainsi, la participation régionale au transport des personnes en situation de handicap PAM diminuera de 1 million d’euros soit 5%, passant de 21 millions d’euros en 2024 à 20 en 2025. Pourtant, le réseau PAM connait des défaillances d’une ampleur inédite et a besoin de moyens supplémentaires pour renouer avec un niveau de service acceptable.
Les baisses concerneront aussi les investissements en faveur de l’accessibilité dans les transports avec une réduction de 36.7% des crédits, passant de 23,955 millions d’euros en 2024 à 15,245 en 2025. Cette baisse intervient alors même que Valérie Pécresse lançait en l’air, en août 2024, la promesse de la mise en accessibilité du métro historique…
Toujours en matière de handicap, la Région réduira ses aides à investissement pour la santé des personnes en situation de handicap de 29%, passant de 6,3 millions d’euros en 2024 à 4,470 en 2025. Ces trois exemples interviennent alors que Valérie Pécresse a fait du handicap la « grande cause régionale 2024 » : derrière la communication, la réalité est bien sombre et irrespectueuse du sort des personnes en situation de handicap !
Suppressions de plusieurs aides individuelles
Par ailleurs, le budget 2025 acte la fin des bourses à la mobilité internationale des étudiant·es, décrétée en catimini par la droite régionale. Alors qu’un dispositif de substitution – rabougri – était annoncé, ce dernier est également abandonné !
Du côté des demandeurs d’emplois, la droite régionale acte la fin des aides individuelles régionales vers l’emploi (AIRE). Cette disparition pénalise d’ores et déjà les personnes en recherche d’emploi ainsi que les organismes de formation. Cette décision intervient alors que la cure d’austérité et les incertitudes ouvertes par la dissolution de l’Assemblée Nationale et le contexte international risquent de peser sur l’emploi francilien.
Par ces quelques exemples, l’exécutif démontre son intention de réduire le service public régional, bien au-delà des pertes de recettes prévues par le projet de loi de finances 2025 tel qu’envisagé par le précédent gouvernement. Nous les dénonçons et affirmons que d’autres choix sont possibles, y compris dans le contexte budgétaire actuel.