Mercredi 11 septembre, le Conseil régional votera le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF-E). Document d’urbanisme stratégique, ce schéma doit encadrer l’aménagement du territoire jusqu’en 2040.
Valérie Pécresse souhaitait introduire dans ce schéma une « clause anti-ghetto » visant à interdire la construction de logements sociaux dans les communes comptant plus de 30% de logements sociaux PLAI et PLUS. Valérie Pécresse affirmait agir au nom « de la mixité sociale dans les quartiers populaires » mais aussi pour lutter « contre l’islamisme », stigmatisant pêle-mêle les Musulmans, les locataires et le parc social.
L’application de cette clause aurait entraîné, selon les services de l’Etat, une baisse de la construction de logements sociaux de 21% en Ile-de-France. Elle aurait participé à réduire sensiblement la production de logements sociaux alors que la crise n’a jamais été aussi grave : le seuil des 800 000 demandes de logements en souffrance dans les Préfectures franciliennes sera vraisemblablement dépassé en 2024 !
Demain, le Conseil régional votera un document définitif purgé de cette « clause anti-ghetto » honteuse. En effet, suite à la mobilisation initiée par les élus communistes, des acteurs du logement et au véto de l’Etat, le SDRIF-E ne limitera pas la construction de logements PLAI et PLUS.
A l’issue de l’enquête publique, la clause anti-ghetto a été vidée de sa substance. Il s’agit d’une défaite idéologique de V. Pécresse qui a fait de cette clause une croisade personnelle.
Toutefois, le retrait de cette mesure du SDRIF-E ne règle en rien à la crise du logement en cours. Celle-ci est incroyablement grave. Selon les statistiques de la DRILH Ile-de-France, depuis mi-2023, la construction de logements, tous types confondus, est inférieure à celle réalisée pendant le confinement de 2020. Le nombre d’agréement de logements sociaux est passé sous la barre des 20 000 en 2023, soit le plus faible depuis 1993.
En proposant de contrarier les Maires qui souhaitent construire du logement social, V. Pécresse est à contre-sens des besoins des Francilien.nes et participe à l’aggravation de la crise. Ce n’est pas cela être une femme d’Etat. Être responsable, c’est exiger du Gouvernement et du Parlement un choc financier, législatif et politique pour relancer les constructions et soutenir les organismes HLM mais aussi l’abandon des mesures anti-locataires des récentes lois, dont la loi Kasbarian.
Céline Malaisé
Présidente de la Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne