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Mardi 27 juin, Nahel, jeune homme de 17 ans, est mort tué d’un coup de feu tiré par un policier lors d’un contrôle routier. Cet homicide volontaire par dépositaire de la force publique a eu comme conséquence des révoltes urbaines dans les quartiers populaires de très nombreuses villes en France.

Cette nouvelle explosion s’inscrit dans une longue histoire des quartiers populaires sédimentée par les rapports que l’Etat a entretenu et entretient avec leurs habitantes et leurs habitants et singulièrement la jeunesse.

Pour comprendre ce que traverse notre pays, il est indispensable de partir de la réalité socio-économique singulière des quartiers et villes populaires de par l’importance de la pauvreté et l’ampleur des discriminations, notamment raciales, de l’histoire de ces quartiers faite d’exclusions, de la déflagration du libéralisme dans ces territoires qui a brisé les services publics et relégué ses habitant.es à une forme de seconde zone citoyenne.

Loin des fantasmes, des excès, des postures démagogiques ou des formules à l’emporte-pièce, loin de l’extrémisation des discours politiques, de mots relevant d’un registre martial alors que rien n’a été fait depuis au moins 2015 pour conjurer les fractures, loin de l’instrumentalisation électorale des évènements qui participerait à une fuite en avant de la République qui ne reconnaît plus tous ses enfants, notre Région doit agir dans un temps long avec un plan d’action en faveur des quartiers populaires. Pour rappel, 13% de la population francilienne vit dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Le 16 novembre 2017, de nombreux élu.es locaux et des associatifs réunis à Grigny tiraient le signal d’alarme et lançaient un appel dit de Grigny. Dans la continuité un rapport dit plan Borloo élaboré avec des élus locaux et des associatifs était présenté. Ce rapport fut enterré par le Président de la République Emmanuel Macron. Ce fut un énième rendez-vous manqué avec les quartiers et villes populaires.

Dans notre Région, le groupe Front de Gauche, dans la continuité de l’Appel de Grigny, avait proposé un plan d’action en faveur des quartiers populaires. L’exécutif régional l’avait alors rejeté expliquant qu’elle avait d’autres solutions pour résoudre les inégalités…

Les élus et les associations des quartiers populaires n’ont eu de cesse d’alerter depuis que ce soient lors des échéances électorales ou lors des coupes brutales telles que la suppression des emplois aidés associatifs en 2017 ou lors des modifications législatives déstabilisant plus encore les relations entre la police et les populations de leurs villes.

Se cantonner à des réactions minimales sans comprendre et s’attaquer aux causes profondes du malaise des quartiers populaires constituerait un énième échec politique lourd de dangers.

Ce jour, notre groupe a demandé solennellement à l’exécutif régional d’organiser des Etats généraux pour l’égalité dans les quartiers populaires. Ceux-ci doivent reprendre les préconisations du rapport Borloo issues de l’Appel de Grigny et permettre un travail collaboratif d’élus locaux et d’associations afin de faire de l’égalité une réalité. Cette proposition a été rejetée car la droite, en responsabilité, n’est pas capable de distinguer la raison de l’émotion, la récupération de l’intérêt général.

Nous persévérons et sollicitons ce jour la Première Ministre afin que de tels Etats généraux voient le jour. Il est l’heure d’agir en responsabilité pour la justice, l’égalité et la fraternité.

 

Les élu.es de la Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne

Céline Malaisé, Présidente de groupe

Vanessa Ghiati, Colette Gergen, Cécile Dumas,

Fabien Guillaud-Bataille Didier Mignot, Lamine Camara

 

 

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