La presse se fait l’écho, depuis plusieurs jours, du projet de privatisation de Transdev, acteur incontournable des transports urbains en France et dans le monde.
En effet, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), qui détient actuellement 66% du transporteur, envisage de réduire sa participation très en dessous du seuil de 50%. La Caisse pourrait, selon un courrier interne au groupe Transdev et daté du 10 octobre, voir sa participation réduite à 34 voire 14% selon les scénarios. L’autre actionnaire de Transdev, le groupe allemand Rethmann, serait intéressé pour racheter les parts cédées par l’institution financière française : le groupe passerait alors sous pavillon allemand.
Transdev emploie 32 000 personnes en France dont 6 500 en Ile-de-France. Le groupe est progressivement devenu le premier exploitant de bus en grande couronne où il exerce sur 15 bassins sur 36. Prétendant à la reprise de l’exploitation du réseau de bus de la RATP et candidat à l’exploitation des nouvelles lignes ferrées franciliennes, Transdev met tout en œuvre pour profiter au maximum de la privatisation de l’exploitation des lignes de transport public.
La privatisation du groupe Transdev serait une très mauvaise nouvelle pour ses salariés et plus largement pour le pays. Elle serait annonciatrice d’une quête renforcée de rentabilité sur les contrats d’exploitation, au détriment des droits sociaux et de la qualité de service, ce qui est d’ores et déjà reproché au groupe en Ile-de-France. Elle vient conforter nos arguments contre une privatisation du salariat, des profits et une dénationalisation de l’exploitation des transports d’Ile-de-France, défendue et mise en œuvre avec zèle par Valérie Pécresse.
Alors que le groupe Transdev s’est construit avec des deniers publics et qu’il dégage des profits en forte croissance, sa cession par la CDC ne concourt pas à l’intérêt général. La recherche de liquidités pour éponger les cadeaux aux plus riches des gouvernements d’Emmanuel Macron ne peut pas justifier la vente des bijoux de famille.
Ce projet, ainsi que l’échec de la mise en concurrence des opérateurs de bus de grande couronne, nous confortent dans la nécessité de mettre en place d’une régie régionale des transports en Ile-de-France pour garantir le meilleur service public possible par la rupture avec la financiarisation des services publics qui dégrade les conditions salariales et de transports par un recours accru au dumping social.
Céline Malaisé
Présidente de la Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne