La Fondation pour le logement des défavorisés dévoile son 30ème rapport sur l’état du mal-logement en France, document de référence. Chiffres à l’appui, la Fondation confirme une crise sans précédent du logement. Tous les signaux sont au rouge : explosion du nombre d’enfants à la rue, des expulsions sans relogement, du prix des logements, des charges locatives… et une chute de la production de logement de 23,4% entre 2016 et 2021. Elles confirment que l’Ile-de-France s’enfonce dans une crise du logement sans précédent. Il s’agit d’une situation explosive.
Toujours plus de demandes, toujours moins de constructions
En effet, en 2023, le nombre de demandes de logement social en attente en dénombre 837 129. Cela représente une augmentation de 53 640 demandes sur un an (+6,85%). Le nombre de personnes en attente d’un logement social grimpe à 1 858 337, soit 106 462 personnes en plus en une seule année (+6,01%). L’Ile-de-France compte 100 000 demandes de plus qu’en 2020, soit 335 000 personnes en attente supplémentaires en seulement 3 années.
Ces terribles chiffres s’ajoutent à l’explosion des expulsions sans relogement, du prix des logements, des charges locatives… et à une chute de la production de logement de 23,4% entre 2016 et 2021. Depuis le 3ème trimestre 2023, le nombre de logements mis en construction chaque trimestre est inférieur à celui enregistré lors du confinement de 2020 ! La construction de logements en Ile-de-France atteint son plus bas niveau depuis 1993. Par ailleurs, les loyers les logements sociaux neufs explosent : ils sont, en moyenne et en Ile-de-France, 28% supérieurs aux logements sociaux existants.
L’Ile-de-France, région capitale du sans-abrisme
Le nombre d’enfants à la rue et de sans-abris bat un record : 350 000 sans-abris estimés en 2024 (plus 20 000 en un an) en France, dont plus de la moitié en Ile-de-France. Il est à déplorer un record du nombre de morts dans la rue : 735 morts en 2024, record depuis le recensement associatif de ces victimes. L’Ile-de-France concentre également 72% des nuitées d’hébergement en hôtel du pays, alors qu’elle ne représente qu’un habitant sur cinq.
25 ans après la loi SRU, le nombre de communes carencées augmentent
L’Ile-de-France compte désormais 67 communes hors la loi, soit 17 de plus que le précédent bilan triennal ! En effet, 67 collectivités* ne respectent pas l’obligation de disposer de 25% de logements sociaux, plus de 23 ans après l’application de la loi SRU.
Ce nombre augmente. Certains édiles revendiquent même, jusque dans la presse, un droit à l’illégalité et au refus de construire du logement social. La censure du Gouvernement de Michel Barnier a évité la mise en œuvre des projets visant à supprimer l’obligation de construire 25% de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants. Toutefois, les mesures efficaces de la loi SRU restent dans le viseur de la droite et de l’extrême-droite.
0 euro pour le logement en 2025, clause anti-ghetto, stigmatisation du logement social et de leurs habitants : la droite régionale complice
Alors que 70% de la population est éligible à un logement social, niant la gravité de la situation et des millions de Francilien.nes mal-logés ou non-logés, la droite régionale a réduit de 55,8% les crédits de paiement dédiés au logement entre 2015 et 2023.
Pire, en 2025, Valérie Pécresse a décrété une « année blanche » : aucun crédit de paiement ne sera versé pour la rénovation ou la construction de logements sociaux (hors ANRU). Désavouée par l’Etat sur sa « clause anti-ghetto », la droite régionale persiste à vouloir stigmatiser les communes qui construisent du logement social au-delà du seuil minimal légal dans un contexte de pénurie historique.
Face à cela, un plan d’urgence pour la construction de logements sociaux et très sociaux s’impose. Il doit reposer notamment sur des aides nationales à la pierre, le soutien aux bailleurs sociaux (notamment publics), le renfort des aides aux locataires mais aussi par la prise de sanctions, prévues par la loi, à l’encontre des Maires complices de cette situation qui constitue une véritable mise en danger de la vie d’autrui
* Lésigny ; Vaux-le-Pénil ; Bois d’Arcy ; Carrières-sur-Seine ; Chatou ; Le Chesnay-Rocquencourt ; Chevreuse ; Essarts-le-Roi ; L’Etang-la-Ville ; Maisons-Laffitte ; Mareil-Marly ; Marly-le-Roi ; Mesnil-Saint-Denis ; Montesson ; Neauphle-le-Château ; Noisy-le-Roi ; Rambouillet ; Saint-Rémy-les-Chevreuse ; Versailles ; Viroflay ; Bièvres ;Brunoy ; Crosnes ; Etiolles ; Igny ; Montgeron ; Morigny-Champigny ; Nozay : Saclay ; Saintry-sur-Seine ; Soisy-sur-Seine ; La Varennes-Jarcy ; Verrières-le-Buisson ; Villebon-sur-Yvette ; Villejust ; Yerres ; Bois-Colombes ; Boulogne-Billancourt ; Levallois-Perret ; Montrouge ; Neuilly-sur-Seine ; Saint-Cloud ; Ville-d’Avray ; Coubron ; Pavillons-sous-Bois ; Le Raincy ; Marolles-en-Brie ; Nogent-sur-Marne ; Ormesson-sur-Marne ; Périgny-sur-Yerres ; Le Perreux-sur-Marne ; Saint-Mandé ; Saint-Maur-des-Fossés ; Santeny ; Villecresnes ; Auvers-sur-Oise ; Enghien-les-Bains ; Ezanville ; Franconville ; Montmorency ; Nesles-la-Vallée ; Le Plessis-Bouchard ; Saint-Brice-sous-Forêt et Saint Leu-la-Forêt. Consulté le 30 septembre 2023